Symbolique & Instances  
     
  Littérature  
LE CORRE Narcissisme & Adolescence I  
  Narcissisme et adolescence II  
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Narcissisme et adolescence II « l’antinomie du moi idéal et du surmoi – idéal du moi, de l’identification narcissique à la toute-puissance et de la soumission à la toute-puissance (…) »[8]. D’un point de vue théorique, la distinction entre Moi Idéal – Idéal du Moi, qui n’existe pas conceptuellement chez Freud, paraît intéressante pour clarifier certains enjeux dans notre problématique. En effet, on peut considérer avec Lagache que les aspects moraux, d’obéissance à la loi sociale, d’autorité morale, appartiennent plutôt au registre de l’Idéal du Moi, et que les idées de grandeur, mégalomaniaques, de toute-puissance, de prestige ou de gloire, sont en revanche du registre du Moi Idéal.  
     
 

Enfin, nous  pensons que Lacan a donné ses lettres de noblesse à la distinction de ces deux instances à l’aide de son modèle construit sur la base d’un schéma optique. Comme nous l’avons écrit plus haut, Lacan va critiquer Lagache et son utilisation du « modèle personnologique » dans un article publié dans ses Ecrits[9] pour présenter ce qu’il entend par la structure du sujet et le processus d’une cure psychanalytique.

Nous n’allons pas étudier en profondeur ici cet article de Lacan, ni ses autres remarques que l’on peut trouver dans son séminaire de 1953-1954, Les écrits techniques de Freud[10]. Mais nous dirons cependant que Lacan, à propos de la distinction Moi Idéal, Idéal du Moi, invite Lagache à se tenir « à distance de l’expérience » et du phénomène, au risque de « se fier à des mirages », autrement dit à être plus « structuraliste »…

Nous retrouvons là notre propre difficulté à utiliser à la fois des modèles théoriques issus d’une pensée développementale et issus d’une pensée plus structurale, qui permettent pourtant de contrebalancer en quelque sorte l’aspect trop normatif qui s’ajoute à tout modèle psychogénétique.

Relevons ce que Lacan dit des deux instances dans une de ses tournures qui ont le mérite d’être plus qu’explicites : « (…) dans la relation du sujet à l’autre de l’autorité, l’Idéal du Moi, suivant la loi de plaire, mène le sujet à se déplaire au gré du commandement ; le Moi Idéal, au risque de déplaire, ne triomphe qu’à plaire en dépit du commandement »[11].